Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale émerge à New York toute une population d’artistes qui revendiquent une peinture abstraite, expressionniste et gestuelle.
Regroupés au sein de l’école dite de New York, s’ils ne réfutent pas l’influence qu’ont pu jouer sur eux pendant la guerre les surréalistes en exil, ils constituent toutefois l’un des premiers mouvements propres aux États-Unis. Avec Jackson Pollock pour phare, ils éclairent d’un jour nouveau les possibilités de la peinture abstraite.
Comparativement aux tableaux des Européens, les œuvres peintes des tenants de l’école new-yorkaise proposent le plus souvent d’immenses formats et de puissantes étendues colorées. Le champ iconique y est l’objet d’un balayage ou d’une composition qui structurent la toile et qu’anime un jeu de traces ou de taches toujours prégnantes.
Une présence forte dans un espace subjectif et sensible y est à l’œuvre comme si chaque peinture se voulait l’expression d’une « nécessité intérieure », pour reprendre la célèbre formule de Wassily Kandinsky.
Très peu connues, les œuvres sur papier de ces artistes américains sont dans la même veine que leurs peintures. Curieusement leur format, évidemment plus petit, n’induit aucune réduction d’espace. S’il semble que la plupart gagnent en densité et en volume, ils conservent cependant la même liberté de geste.
Question de mesure et de rapport au corps. Question de maîtrise des moyens techniques employés, que ce soit la gouache, le pastel ou l’aquarelle, voire la peinture elle-même. Première en son genre, l’exposition niçoise rassemble les travaux d’artistes comme Gorky, Pollock, Kline, De Kooning, Newman, Motherwell, Guston, Rothko, etc. Hans Hofmann – qui est un peu leur père à tous – y fait figure de référence obligée.
Issues d’institutions publiques internationales, comme le MoCA de Los Angeles, la fondation Peggy Guggenheim de Venise, le Centre Georges Pompidou et de fondations privées, les œuvres ainsi réunies composent un remarquable et inédit florilège de l’école de New York.
« École de New York, expressionnisme abstrait – œuvres sur papier », musée d’Art moderne et d’art contemporain, galerie contemporaine, esplanade des victoires, Nice (06), tél. 04 93 62 61 62, jusqu’au 5 mars.
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L’expressionnisme abstrait, version papier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°576 du 1 janvier 2006, avec le titre suivant : L’expressionnisme abstrait, version papier