NEW YORK (ETATS-UNIS) [18.06.12] – Le peintre américain est mort samedi 9 juin 2012 à l'âge de 89 ans. Il avait longtemps vécu en France. Portrait d'un maître de l'abstraction lyrique.
Paul Jenkins est mort samedi 9 juin, à New York ; la veille du décès de George Mathieu. Tous deux tenants de l'abstraction lyrique, ils s'engagèrent dès l'après-guerre pour la revalorisation du spontané et du geste en peinture.
Né à Kansas City en 1923, Paul Jenkins grandit à Youngstown, dans l’Etat de l'Ohio. Il poursuit ses études à l'Art Student League de New York et se lie d'amitié avec son professeur Yasuo Kuniyoshi, qui l'initie aux philosophies orientales, trame d'une réflexion qui ne le quittera jamais. Il s'intéresse alors aux religions orientales, notamment au manuel chinois de Yi Jong et les études de Carl Jung sur ce sujet, ce qui lui ouvre la voie à des révélations mystiques.
Dans les années 50 à New York, Jenkins s’enthousiasme pour « le challenge cataclysmique de Pollock et la métaphysique totale de Mark Tobey », pour reprendre les mots de l'historien de l'art Louis Zona, auteur d'une biographie sur Jenkins. Il se lie alors d'amitié avec Mark Rothko, Sam Francis, et d'autres figures de l’expressionnisme abstrait, version américaine de l'abstraction lyrique.
Installé à Paris en 1953, Jenkins côtoie Dubuffet, Tobey, Tapié et Pierre Restany et affirme pleinement son style dans les années 1960, épurant les formes qui semblent jaillir sur la toile dans une superposition fiévreuse de couleurs vives. A partir des années 1980 le peintre réalise des compositions plus chargées, d’une grande exubérance organique, influencé par la lumière de Saint-Paul de Vence où il s'installe. C'est de là qu'il théorise sa pratique. Invoquant la lumière de Georges de la Tour qui semble irradier de la toile, et celle de Turner, réfléchie car née de son imaginaire, Jenkins écrit : « À partir de ces deux sources, réflexion et radiation, j’ai essayé de réaliser une sorte de forme dans son propre espace, avec une certaine lumière qui vient de l’intérieur, alors que l’élément réfléchi lui vient de l’extérieur. »
De New York à Lille et de Zurich à Londres, expositions monographiques et accrochages dans les musées ont consacré ses œuvres.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Paul Jenkins, peintre de la spontanéité
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Paul Jenkins (1923-2012) Phenomena Strike the Tiger (1999) - Acrilique sur toile - 185.4 x 230.5 cm - © Photo www.pauljenkins.net