L’expressionnisme flamand, plus tardif que le mouvement allemand, se développe juste avant la Première Guerre mondiale.
Ses principaux membres (Constant Permeke, Gustave De Smet, Frits van den Berghe) sont alors réunis dans le village de Laethem-Saint-Martin, à proximité de Gand. Tous privilégient la représentation de la vie rurale, exprimée avec une intensité primitive, dans un style grave et hiératique. C’est l’esprit du terroir, attaché à une tradition nationaliste, voire régionaliste, qui domine cette création. Les peintres sont sensibles à l’aspect social, aux luttes ouvrières, au sort des classes laborieuses. Ils représentent des personnages rustiques, des paysans, des pêcheurs ou des ouvriers. Cependant, l’originalité de la manifestation à La Haye est de montrer un pan moins connu de cet expressionnisme : des travaux plus lumineux, réalisés pendant les années 1920 ; des scènes populaires (des kermesses, des promeneurs en barque ou des joueurs de cartes au café) qui reflètent une période plus apaisée. Les couleurs s’éclaircissent, les formes s’allègent et l’on peut parfois déceler un ton légèrement ironique, surtout chez De Smet. À la différence de l’Allemagne, où l’arrivée de la Nouvelle Objectivité marque une rupture nette avec l’expressionnisme, les limites avec le surréalisme ne sont ici pas étanches. L’univers d’Ensor, ce mélange étonnant de réalisme et de fantastique, ou encore l’imaginaire débridé de l’art flamand favorisent la résistance au pathos expressionniste.
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L’expressionisme lumineux des Années folles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : L’expressionisme lumineux des Années folles