Plongeons dans l’histoire de Liège ! Autour de l’an mil, l’Empire germanique règne sur cette ville qui se trouve aux avant-postes, face au royaume français dont les velléités de conquête vers l’est sont évidentes.
À partir de l’avènement d’Otton Ier, en 972, il est décidé que l’évêque de Liège sera nommé par l’Empereur germanique. Le premier à bénéficier de cette procédure exceptionnelle, alliant pouvoir temporel et pouvoir spirituel, est Notger, qui dispose désormais d’un immense pouvoir. Ce prince-évêque fonde la principauté épiscopale de Liège. Grand bâtisseur, il érige tout autour de la ville une ceinture de murailles, de fortifications et de fossés, et reconstruit la cathédrale Saint-Lambert ainsi que l’hospice et le palais des évêques. Mais la liste est encore longue ! Il transforme Liège en un centre de vie politique et culturel des plus intenses, que l’on surnomma « l’Athènes du Nord ». Classé trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un objet exceptionnel conservé au Grand Curtius témoigne de cette histoire. Il s’agit de l’évangéliaire de Notger, un manuscrit sur parchemin du Xe siècle (provenant probablement de Reims ou de Stavelot) dont la somptueuse reliure comprend une plaque centrale en ivoire sculptée montrant le Christ en majesté, aux pieds duquel se trouve Notger tenant un codex. Cet objet atteste en outre d’un savoir-faire exceptionnel de ce pays mosan qui accueille du IXe au XIIe siècle de nombreux scriptoria monastiques qui excellent autant dans le travail de l’ivoire qu’en émaillerie et en orfèvrerie. Il n’est que de voir, outre l’ivoire du Xe siècle, la finesse des émaux champlevés dont l’évangéliaire fut enrichi au XIIe siècle.
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"L’Évangéliaire" de Notger
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : "L’Évangéliaire" de Notger