Né en 1959, Simon English commence sa carrière dans les années 1990 auprès des Young British Artists, dont il s’éloigne rapidement pour fuir le néolibéralisme du marché de l’art.
Cette exposition, la première monographique de l’artiste en France, présente exclusivement des œuvres récentes, dont certaines ont été réalisées lors de sa résidence au Transpalette. Simon English travaille à partir de matériaux trouvés, qu’il réemploie comme supports de création graphique ou éléments pour des assemblages sculpturaux. Il fait de la contrainte économique une force, la source même de son travail créatif introspectif, qui peut être compris comme une « cartographie de ses espaces mentaux », pour reprendre les termes de Frank Lamy, commissaire invité. L’exposition a été conçue comme une véritable collaboration entre l’artiste et le commissaire, qui l’ont pensée conjointement, spécifiquement pour le lieu, autour de la notion de renversement (d’où le titre « Your Top is My Bottom »). Le sens de la visite est inversé pour l’occasion : le visiteur est invité à partir de l’étage supérieur pour progressivement descendre par le vortex central que constitue l’escalier en colimaçon structurant le lieu. Le parcours descendant permet de plonger graduellement dans l’œuvre de Simon English, en commençant par de grandes toiles libres et en s’achevant au rez-de-chaussée avec un mur de dessins et des sculptures de tailles variées. Avec humour et tendresse, Simon English fait un clin d’œil à l’équipe du Transpalette en intégrant dans une de ses sculptures Benoît, un chien-renard empaillé, mascotte du lieu !
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°733 du 1 avril 2020, avec le titre suivant : L’esthétique du renversement de Simon English