L’Espagne entre modernismo et modernité

Consacrée à un pan presque inconnu de la création espagnole, les années charnières entre le XIXe et le XXe siècle, elle met en lumière une période de l’art espagnol absente des manuels d’histoire de l’art, qui passent directement de Goya à Picasso. Cette exposition dresse un panorama de la création ibérique, illustrant les ambitions d’une génération d’artistes ancrés dans la tradition mais résolument inspirés par les derniers développements de l’art moderne.

Découpé en deux thématiques principales « Espagne blanche » et « Espagne noire », le parcours s’articule autour de deux axes de lecture et voit ainsi succéder à des scènes lumineuses empreintes du bonheur de vivre et de la contemplation du paysage, une galerie de figurants plus torturés dans la droite lignée des personnages du Greco ou de Goya. Parallèlement à l’omniprésence de l’héritage des maîtres espagnols, l’impulsion moderne véhiculée par la découverte de la scène parisienne est particulièrement sensible dans les paysages et scènes d’intérieur impressionnistes et postimpressionnistes ainsi que dans les portraits symbolistes. Héraut du Modernismo, Joaquín Sorolla échappe cependant à cette classification dichotomique, grâce à une palette  lumineuse et des cadrages audacieux servant un univers plus personnel.