« La vanité dit d’abord la métamorphose, l’instabilité des formes du monde, des articulations de l’être, la perte d’identité et d’unité, qui le livre au changement incessant ; elle dit le monde en état de chancellement, la réalité en état d’inconstance et de fuite, et du même coup, liée à ce statut, la relativité de toute connaissance et de toute morale », écrivait le philosophe Louis Marin dans le catalogue de l’exposition Les Vanités dans la peinture du XVIIe siècle, qui eut lieu en 1990 au Musée des Beaux-Arts de Caen puis à Paris. Les Vanités se matérialisent par une série d’allégories dont les images les plus fréquentes sont le crâne, le collier de perles, les miroirs, la bougie ou les pétales, tous les symboles de la frivolité, de la mélancolie, du temps qui passe. Antonio Cagianelli est un jeune designer italien contemporain que des études d’architecture à Florence ont imprégné de ces signes emblématiques autour du thème de la Vanité. Tout son travail tourne autour des reflets, du trouble des sens, de la fascination de l’éphémère, de l’évanescent, de l’inconsistant, de l’immatériel. Rien d’étonnant à ce qu’il utilise alors, comme matériau, le verre ou les résines transparentes, et le feu. Ses objets évoquent les spirales du vent, les bulles de savon sur le point d’éclater, l’écume marine, les conques, les nuages, les flammes et les buissons ardents. Ainsi que le corail qui serait le sang du Christ, figé. Un vocabulaire à la fragilité merveilleusement rendue. Cagianelli présente là des bijoux (en vente aussi à la Boutique du Musée des Arts décoratifs de Paris), des chandeliers, des boîtes, des miroirs et des vases sur ce thème de prédilection.
Galerie Clara Scremini, jusqu’au 20 avril.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les vanités d’Antonio Cagianelli
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : Les vanités d’Antonio Cagianelli