Les univers intranquilles de Sabine Meier

De ce travail mené en 2011-2012, la photographe, scénographe de sa propre exposition en ces lieux, présente au sous-sol du centre d’art les trois configurations : le livre d’artiste aux extraits développés sur un mur, un triptyque relatif à une scène de Raskolnikov dans le métro new-yorkais et le film envoûtant réalisé par Christophe Guérin à partir de 250 images de cette série. Ils sont une bonne introduction pour aborder la série des 7 Métamorphoses et celle des Apories, mises en dialogue dans les salles du rez-de-chaussée. Car il s’agit aussi d’espaces mentaux transfigurés, mais, ici, dans un espace entièrement fabriqué dans l’atelier de l’artiste au Havre. Le décor des 7Métamorphoses, habité par la photographe et son modèle mis en scène, est ainsi à la source de sept photographies grand format, à l’enchevêtrement ou à l’accumulation de perspectives qui déstabilise et interroge le regard par ce qui émane de ce huis-clos comme situations, histoires et atmosphères intranquilles. Chaque image génère une fiction. Dans les Apories, le sujet n’est plus la mise en scène, mais dans des portraits d’espace plus épuré tout aussi étranges. La présence des deux maquettes volumineuses qui ont servi à la prise de vue des premières photographies de cette série toujours en cours est une autre fabrique à récits fantastiques ou fantasques, mais aussi un dévoilement du processus créatif inédit chez l’artiste.