Les récits décalés d’Hélène Delprat

Présenté dans les salles d’exposition du rez-de-chaussée, ce projet réunit vingt et une œuvres – mêlant photographie, vidéo, peinture, installation et une fresque de dessins réalisée in situ– sur un thème récurrent dans son travail : la guerre et les batailles. Sensible aux enjeux identitaires et mémoriels, Delprat crée des récits déconcertants, où elle mêle documentaire et fiction, introduisant des smileys et autres personnages imaginaires dans des évocations historiques. Ainsi, dans une vidéo réinterprétant le documentaire Mourir à Madrid de Frédéric Rossif, censuré par Franco, elle interroge les conséquences de la guerre en mettant en scène ses créatures, octroyant une dimension presque burlesque à l’œuvre. De grandes toiles de batailles dialoguent avec l’installation Conversation avec une table, où des objets guerriers en céramique dorée (épées, reliques, trophées) trônent sur une table brisée, pour en montrer le caractère dérisoire, alors même que l’installation confère un caractère solennel, presque baroque, à la salle d’exposition. Le récit se poursuit dans le titre de ses œuvres, très au second degré, à l’instar de Je n’aime pas trop ça, Guernica (ne le dis à personne), qui traduit avec ironie, son admiration pour Picasso, dont elle se dit jalouse du talent artistique.