L’exposition qui se tient au musée des Beaux-Arts d’Angers permet de revoir pour la première fois depuis 50 ans, quelques-unes des aquarelles que Hartung a peintes à l’aniline en 1922, à l’âge de 18 ans. L’aniline est un liquide huileux et incolore employé dans la fabrication des colorants.
La sélection effectuée par Patrick Le Nouënne compte quelques spécimens scandés de poutres, des éléments qui ont structuré son travail dans les années 1940-1950. Elle compte aussi des aquarelles composées de taches abstraites et même une aquarelle à connotation mystique évoquant un
portement de croix.
En avance sur leur temps
« Si les aquarelles avaient été connues en 1922, elles seraient restées incomprises tant elles étaient en avance sur leur temps », écrit l’historien de l’art allemand Will Grohmann.
Certains ont poussé l’incompréhension jusqu’à émettre des doutes sur la datation de ces
aquarelles. Comment le jeune Hartung aurait-il pu produire des œuvres influencées par le lyrisme d’un Wassily Kandinsky alors qu’il n’avait pas encore vu son travail ? « Cette précocité n’avait pas été bien analysée, précise Patrick Le Nouënne. Ce travail doit être rattaché à l’expressionnisme lyrique allemand. On doit y voir plutôt Emil Nolde, lequel avait exposé à Dresde en 1919, que Kandinsky. »
Signées tantôt H. H., tantôt H. Hartung, voire Hartung tout court, ces œuvres ne portaient pas non plus de paraphe cohérent. Dans son ouvrage Hans Hartung, les aléas d’une réception, l’historienne de l’art, Annie Claustres, confirme toutefois leur datation à l’aune des écrits de l’artiste dans ses carnets de jeunesse. Hartung aurait signé certaines œuvres à posteriori, en 1956, pour leur présentation
à la galerie Craven.
Mais il reste d’autres énigmes à élucider. Que sont devenues les 23 aquarelles que Hartung voulait montrer lors d’une exposition au musée Picasso d’Antibes, et qui ont étrangement disparu en 1987 ?
L’œuvre d’Hans Hartung est encore une mine pour les chercheurs en histore de l’art.
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Les premières aquarelles révèlent une stupéfiante avance sur leur temps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°577 du 1 février 2006, avec le titre suivant : Les premières aquarelles révèlent une stupéfiante avance sur leur temps