Art contemporain

Les "Pop Girls" d'Allen Jones

Par Valérie Marchi · L'ŒIL

Le 1 septembre 1998 - 206 mots

Roy Lichtenstein disait que le propre du Pop Art était d'utiliser “les moyens les plus pratiques, les moins esthétiques, les plus beuglants des aspects de la publicité”. Héritier de ce mouvement, Allen Jones s'inspire de la télévision, de la publicité, des bandes dessinées, des magazines, imaginant un univers aux couleurs vives et acidulées, peuplé de femmes-poupées, couchées sur la toile ou véritables mannequins-sculptures s'avançant vers le spectateur médusé. Son art s'aventure parfois aux frontières du mauvais goût et qui a vu l'exposition "féminimasculin" se souvient sans doute de la Green Table, mobilier années soixante-dix, à tendance sadomasochiste, présentant une femme cagoulée, gantée et bottée de cuir ; paumes et genoux à terre dans une position provocante, elle servait de piètement au plateau en verre d'une table basse ! Aujourd'hui, âgé de soixante et un ans, l'artiste anglais, grand admirateur de Matisse et de Picasso, continue de mettre en scène toutes ses obsessions fétichistes, le corps de la femme et ses accessoires les plus érotiques tels les bas de soie et les talons aiguilles. “Sexy Girl”, elle est essentiellement “objet de désir” reproductible à l'infini, sans visage distinctif, réduite à ses appâts les plus sexuels. Des “Pops Girls” à découvrir ou redécouvrir absolument.

Galerie Patrice Trigano, 10 septembre-17 octobre.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : Les "Pop Girls" d'Allen Jones

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