Les plongeons d’Édouard Pignon

L’accrochage chronologique qui s’étend de 1959 à 1966 permet de comprendre l’élaboration de l’œuvre du peintre d’après-guerre, entre figuration et abstraction. S’appuyant sur les croquis réalisés à l’encre de Chine ou au crayon graphite de 1949 à 1958 sur la plage de Sanary, le peintre traduit le mouvement des plongeurs « non pas comme un instantané, mais dans son développement », explique-t-il dans La Quête de la réalité, publiée en 1966. L’exposition alterne ainsi entre dessins, aquarelles et huiles, provenant en partie de prêts familiaux. L’objectif du commissaire Philippe Bouchet, spécialiste de ce peintre de la nouvelle école de Paris, n’est pas de rattacher l’artiste à un courant artistique, mais de montrer que sa « quête de la réalité ne s’est jamais interrompue ». La série s’achève par une céramique-sculpture réalisée pour l’école des beaux-arts de Marseille-Luminy en 1973, technique par laquelle il chercha aussi la représentation du visible et l’articulation des formes. Une exposition riche sur la période la plus aboutie de ce peintre qui reste encore, pour beaucoup, à découvrir.