Les Photaumnales interrogent la mémoire

L’intérêt de son traitement réside donc dans les choix et les articulations des sujets opérés par les organisateurs du festival, tant au Quadrilatère de Beauvais, cœur de la programmation, que sur les autres sites éparpillés dans la région. Au Centre régional de la photographie à Douchy-les-Mines, l’exposition consacrée à l’artiste et réalisatrice Katia Kameli focalise ainsi sur son travail incisif sur le rôle des images dans l’écriture de l’histoire nationale de l’Algérie et de sa relation à la France. À la Maison de la culture d’Amiens, c’est la série de Thibaut Cuisset sur Le Fleuve Somme qui dévoile pour la première fois l’ensemble de ses photographies. Au Quadrilatère de Beauvais, on retrouve ce grand écart dans la diversité des approches et traitements photographiques du sujet. Le travail de Marco Tiberio et de Maria Ghetti sur la Jungle de Calais, abordée à partir de ces habitats précaires traités comme des petites annonces immobilières, se démarque par l’originalité du traitement. L’enquête au long cours d’Ambroise Tézenas sur divers lieux mémoriels devenus des marchés touristiques, tout autant. Il résonne d’ailleurs on ne peut mieux avec Das Denkmal (Le Monument) de Sibylle Bergemann (1941-2010) qui a documenté de 1975 à 1986 la construction en ex-RDA du Forum Marx-Engels. Moins appropriée en revanche est leur association avec les images légendaires de Mai 68 de Claude Dityvon.