L’expo-rétrospective de la Fondation Beyeler présente au public une sélection de pièces réalisées par Peter Doig entre 1989 et 2014.
Né en 1959 en Écosse, élevé au Canada et finalement installé à Trinidad, ce peintre, devenu l’un des plus chers du marché, donne un aperçu de son travail, non pas dans un ordre chronologique, mais en distribuant ses œuvres selon certains centres d’intérêt, le traitement de la couleur occupant le premier plan. C’est avec plaisir qu’on se laisse happer par des paysages, oniriques ou cinématographiques, qui fascinent tant par le monde flottant représenté que par le traitement pictural de haute volée ; les différents états de la peinture, alternant fluidité et pâte couvrante, se souviennent aussi bien de Redon que de Courbet. Les reflets dans l’eau, les écrans de branchages, les personnages carnavalesques : Doig nous absorbe avec des paysages atmosphériques à l’inquiétante étrangeté, un cadre familier semblant abriter une présence sourde menaçante. L’artiste précise quant à cet entre-deux : « Je m’efforce souvent d’accéder à une certaine “hébétude”. »
Si certaines options de l’exposition peinent à séduire (une grande peinture murale, réalisée en collaboration avec ses élèves, assez quelconque, ainsi que quelques toiles finales manquant d’inspiration), d’autres sont emballantes : certains tableaux dévoilés, déjà iconiques (tel son fameux White Canoe), confirment que Doig est bien l’un des grands peintres actuels, et surtout la salle des gravures, située dans le souterrain, est passionnante à arpenter, car elle montre l’envers du décor : son œuvre gravé, qui naît souvent avant les peintures, révèle le processus de travail de cet artiste expérimentateur.
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Les paysages étranges et familiers de Peter Doig
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Beyeler, Baselstrasse 101, Riehen/Bâle (Suisse), www.fondationbeyeler.ch
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°676 du 1 février 2015, avec le titre suivant : Les paysages étranges et familiers de Peter Doig