Art Contemporain - En invitant Amélie Bertrand (née en 1985) à son 13e Contrepoint contemporain, le Musée de l’Orangerie donne un coup de projecteur sur une peintre à découvrir : elle a habillé deux tramways dans le cadre du Voyage à Nantes en 2021, ses œuvres font partie de collections publiques et, de façon plus anecdotique, elle a signé un sac en édition limitée pour Louis Vuitton.
Il s’agit ici de sa première exposition personnelle dans une institution française ; une étape significative. L’artiste s’est vu confier deux espaces. Au sous-sol, dans une pièce aveugle, elle a installé trois tondos qui s’inscrivent dans sa série en cours des « Swamp Invaders », où le motif floral est réduit à un objet générique, exploré pour sa tridimensionnalité. C’est un hasard – ou un emprunt inconscient à Claude Monet – s’il évoque la forme d’un nénuphar. L’intrication de ces disques légers dans un paysage artificiel de grilles, inspiré par une architecture d’aquarium asphyxiante, crée une tension qui donne leur dynamique aux tableaux. En effet, l’artificialité lisse des toiles d’Amélie Bertrand, si elle renvoie à celle des écrans, ne cherche pas à engendrer une jolie image. Ce qui la passionne, ce sont bien les enjeux liés à son médium, comme on le voit dans les cinq grandes toiles placées dans le pronaos avant la salle des Nymphéas : l’ourlet orange d’un rose saturé, les dégradés de vert et de bleu, les fausses transparences, tout se joue ici dans la tentative harassante de donner de la profondeur à la surface.
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Les paysages artificiels d’Amélie Bertrand
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°780 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : Les paysages artificiels d’Amélie Bertrand