NEW YORK / ÉTATS-UNIS
"Transforming the Crown" réunit au Centre culturel des Caraïbes de New York les œuvres de cinquante-huit artistes d’origine africaine ou asiatique. L’exposition entend esquisser une brève histoire de l’évolution du concept d’identité nationale en Grande-Bretagne et cerner l’ampleur et la diversité du travail de ces artistes entre 1966 et 1997.
NEW YORK - La moitié des artistes présentés ici sont nés à Londres, les autres sont arrivés en Grande-Bretagne après avoir émigré des Caraïbes, d’Afrique et de toutes les zones du sous-continent asiatique autrefois colonies britanniques. Aucun d’entre eux n’a pourtant récemment exposé dans des galeries ou lors de manifestations consacrées à l’art anglais contemporain. Cette dichotomie entre le travail souvent très politisé de ces créateurs et celui d’artistes comme Damien Hirst, Jake & Dinos Chapman et Gillian Wearing – auxquels les revues d’art et de mode s’intéressent – est révélateur d’une certaine réticence, aussi bien anglaise qu’internationale, à envisager la culture britannique comme véritablement multi-culturelle. “Transforming the Crown” attire l’attention par la force du propos et la diversité des œuvres, même si elle marginalise en même temps les soucis politiques et esthétiques qu’elle met en scène.
Le niveau de réalisation conceptuelle et technique des œuvres exposées est très inégal. La présence d’artistes parfois très secondaires altère la lisibilité de personnalités plus connues. La peinture domine, le travail merveilleusement inventif de Sonya Boice, Gurminder Sikand et Nina Edge contrastant avec certaines productions plus pauvres. Les installations incluant la photographie ou s’appuyant sur elle s’imposent cependant. Keith Piper, peut-être le mieux connu de ces artistes, est représenté au Studio Museum de Harlem par Go West Young Man (1987), une réalisation poignante qui réunit textes et images pour analyser la vie contemporaine en Grande-Bretagne à la lumière du commerce des esclaves vers l’Amérique. Ingrid Pollard utilise des images de son enfance pour étudier les sentiments mitigés de ses premières années en Guyane et de sa vie actuelle en Angleterre. Les photographies de Maud Sulter, Mumtaz Karimjee, Jeni McKenzie, Rotini Fani-Kayode, et surtout de Vanley Burke, apparaissent comme les œuvres les plus remarquables et les plus ambitieuses de la manifestation.
TRANSFORMING THE CROWN, jusqu’au 15 mars, Franklin H. Williams Caribbean Cultural Center/African DiasÂpoÂra Institute, 408 W. 58th Street et autres lieux New York, tél. 1 212 307 7420.
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Les nouveaux bijoux de la couronne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : Les nouveaux bijoux de la couronne