Rassemblées au Musée de Tessé, après avoir figuré à Coutances, une quarantaine d’œuvres viennent poser clairement le problème de l’atelier de Vouet durant la décennie 1635-1645. Autour des compositions du maître sont réunies celles de ses élèves, et d’autres dont la paternité reste à définir. D’une grande qualité, cette exposition met en lumière toutes les ambiguïtés du sujet.
LE MANS. Parmi les œuvres de Vouet qui accueillent le visiteur, deux d’entre elles ont été retrouvées depuis la rétrospective de 1990 au Grand Palais. Il s’agit d’un émouvant Lavement des pieds (église d’Authezat), peint pour la chapelle de l’hôtel Séguier, et d’une Allégorie du verbe divin (basilique Saint-Denis), réalisée pour la chapelle du château-vieux de Saint-Germain-en-Laye. Quelques dessins, dont une superbe Étude d’ange (Munich), complètent cette première salle. Dans un second temps sont évoqués les élèves du moment. Une puissante esquisse de Le Brun, ainsi que des toiles de Le Sueur, Poerson et Dorigny permettent de mieux mesurer l’influence du maître sur la personnalité de chacun. Cependant, il est parfois difficile de faire la part des choses, comme le montre le troisième volet de l’exposition. À qui donner par exemple le merveilleux Christ en croix (Louvre), ou encore cette énigmatique et non moins plaisante Chasse de Diane (Le Mans) ? Enfin, trois scènes de la Passion du Christ (Coutances, Louvre) viennent illustrer le décor de l’oratoire du roi au château-vieux de Saint-Germain-en-Laye. Ces tableaux, pour lesquels Vouet lui-même a fourni des dessins (Étude d’apôtre, Heino et Munich), sont-ils le fait de collaborateurs ? Trois œuvres de Jacques de Létin, dont le nom avait été proposé pour cet ensemble, figurent en marge. Leur style particulier et leurs maladresses évidentes rendent cette attribution définitivement caduque.
AUTOUR DE SIMON VOUET, jusqu’au 2 mars, Musée de Tessé, Le Mans, tlj sauf lundi 9h-12h et 14h-18h. Catalogue collectif, éditions Cénomane, 132 p., 140 F.
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Les mystères d’un atelier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°33 du 1 février 1997, avec le titre suivant : Les mystères d’un atelier