Bâtie vers 1250 au nord-ouest de la cité épiscopale, la forteresse de Selles, en partie visible de l’extérieur, conserve intactes ses incroyables galeries enfouies sous les édifices actuels.
Elle a servi tour à tour d’hospice, d’hôpital militaire et surtout de prison. Dans la pénombre, pendant des siècles, sorcières, renégats et chenapans, pour résister à la détention, succombèrent à la tentation de graver sur les murs blasons, poèmes, initiales, animaux, figures et autres motifs expressifs, souvent énigmatiques. Plus de deux mille graffitis ont été répertoriés. Cette mémoire mystérieuse, fragile et menacée, fait désormais l’objet d’une sauvegarde attentive. Lancé en début d’année, le double partenariat engagé avec la faculté d’architecture de Gand d’un côté et la prison de Bapaume de l’autre vise à mettre en valeur ce patrimoine d’une rare originalité, d’autant plus que le site a été classé en 1981. Ayant soigneusement étudié les lieux, neuf étudiants ont imaginé, entre utopie et réalité, un nouveau château. Ils ont réalisé des maquettes, des coupes, des plans réunis au rez-de-chaussée du musée. Pour leur part, quatorze détenus, désireux de recréer des liens par-delà les murs, se sont réunis en ateliers pour concevoir et illustrer des messages, certains très artistiques. Ils sont exposés au premier étage. Invité à participer librement à ce projet global, le visiteur peut laisser une trace de son passage et faire appel à son imagination pour réécrire l’histoire d’un édifice aux secrets toujours à découvrir.
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Les mystères de Selles
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts, 15, rue de l’Épée, Cambrai (59), www.villedecambrai.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : Les mystères de Selles