Les artistes chinois, ou asiatiques en général, continuent de fasciner notre Europe en mal de découvertes. Après la mise en valeur de nombreux d’entre eux par Harald Szeemann à la dernière Biennale de Venise de 1999, Pierre Staudenmeyer en a découvert un encore inconnu ! Shao Fan, né à Pékin en 1964, est un artiste complet puisqu’il pratique aussi bien peinture, sculpture, arts décoratifs et multimédia. Cet ancien diplômé de l’École des Beaux-Arts de Pékin présente une série de meubles d’aspect hétérogène et mystérieux, surtout des sièges où l’on reconnaît des morceaux de formes traditionnelles chinoises mais accolées à d’autres parties plus modernes et occidentales, dans un assemblage étonnant. Une réflexion sur le mélange, l’appartenance, la juxtaposition, la déconstruction.
Bref sur l’identité. Une sorte de bataille s’engage sans que le regard puisse départager réminiscences ou inventions. De cette constante manipulation dont la finalité est de créer des objets hybrides, naît une sourde émotion, pour ne pas dire une réelle inquiétude. On pense à d’autres genres de manipulations, génétiques ou autres, à d’autres collages, à d’autres métamorphoses... Ces chaises, réalisées dans des matériaux assez classiques, dégagent à la fois des sensations ludiques mais aussi une angoisse très contemporaine.
PARIS, galerie Néotu, jusqu’au 30 mars.
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Les manipulations de Shao Fan
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Les manipulations de Shao Fan