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Draguignan (83)

Les jardins, souvenirs des paradis perdus

Hôtel départemental des expositions du Var – Jusqu’au 6 avril

Par Marie Zawisza · L'ŒIL

Le 19 février 2025 - 329 mots

De l’antiquité à nos jours -  Et soudain, la chute. Adam et Ève croquent le fruit défendu.

Les voici chassés hors des murailles du luxuriant jardin d’Éden, planté d’arbres fruitiers, agrémenté d’une fontaine, où la mort n’existait pas. Cette gravure ouvre l’exposition « Jardins et palais d’Orient » à Draguignan. Elle illustre LaChronique de Nuremberg, incunable prêté par la Bibliothèque de Marseille, qui raconte l’histoire du monde depuis sa création selon la Bible jusqu’au XVe siècle. Le ton est donné. Après la chute, les hommes n’auront de cesse de vouloir retrouver ce paradis perdu. Ils créeront des jardins. L’exposition raconte cette quête en Orient, des parcs de l’Alhambra à ceux du Taj Mahal. À travers plus de 260 œuvres et objets rarement prêtés, en partenariat avec le Musée du Louvre, le visiteur se réjouit devant les évocations des jardins mythiques de l’Antiquité, les paons se promenant sur les céramiques d’Iznik ; il s’amuse avec deux jeunes femmes tenant en main des feux du Bengale sur une peinture indienne miniature du XVIIe siècle, s’extasie devant la joute poétique ornant un panneau destiné à la même époque à orner un pavillon royal d’Ispahan et aujourd’hui conservé au Louvre. Se déployant sur trois étages, le parcours conçu par le département des Arts de l’islam du Musée du Louvre explore la portée symbolique des jardins, où se manifeste le divin, et qui relient les hommes au ciel. Il évoque, aussi, l’architecture des palais que les jardins entourent, comme il explore les usages de cette nature domestiquée qui abreuve la poésie. Si elle nourrit les visiteurs curieux, avide de connaissances, cette exposition charme également les visiteurs venus simplement se délecter de la beauté des pièces exposées. Leur promenade est agrémentée par une scénographie élégante et immersive, qui sollicite les sens sans s’imposer. Par de discrets dispositifs sonores ou olfactifs, on entend parfois le bruit des fontaines, la musique d’une vielle exposée, comme on peut humer des odeurs de jasmin, de rose, de jacinthe ou de fleur d’oranger.

« Jardins et palais d’Orient »,
Hôtel départemental des expositions du Var (HDE Var), 1, boulevard du Maréchal Foch, Draguignan (83), www.hdevar.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°783 du 1 mars 2025, avec le titre suivant : Les jardins, souvenirs des paradis perdus

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