Photographie - En investissant les 7 000 m² de l’ancienne bibliothèque provinciale des Chiroux, les organisateurs et programmateurs de ce festival dédié à l’image sous toutes ses formes ont voulu faire acte de résistance urbanistique autant qu’artistique.
Dans l’immense îlot de béton, déserté de ses innombrables livres et de son personnel, plus d’une cinquantaine d’artistes belges et internationaux ont été rassemblés sous le signe de la transformation, de la métamorphose des corps et du territoire et de ce que cela dit de notre société. Dans un espace laissé en l’état avec ses résidus de poussière, son mobilier fonctionnel et ses rangements, des séries photographiques, vidéos et installations immersives plastiques, sonores et numériques, dialoguent et s’entrechoquent dans un parcours labyrinthique. Clara Thomine (née en 1990) voit venir l’ère des catastrophes avec ironie. Installé en Irak, Louis-Cyprien Rials (né en 1981) réalise une troublante installation sur le statut-vérité de l’image en temps de guerre et en temps de paix. Exilé volontaire de la société, Werner Moron a transposé les quatre saisons dans son appartement pour ne plus devoir le quitter. Loïs Soleil a traqué les images d’hommes en armes sur les applications de rencontre, ce qui a viré à une pêche sans fin. À épingler également, les belles séries photographiques de Rafael Heygster (né en 1990) sur la vie en temps de Covid et d’Andréa Gaziozi (né en 1954) sur les rituels masqués des paysans sardes. En marge du lieu principal de la Biennale, le parcours Archipel réunit une quinzaine de grandes et petites expositions qui gravitent aux alentours.
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Les images mutantes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Les images mutantes