Peu à peu, les kimonos ont disparu, les coiffures sophistiquées des femmes de la haute société se sont simplifiées.
Quant aux enfants, ils ont commencé à aller en classe comme les petits Européens à apprendre l’anglais, lire des livres étrangers, prendre le train comme eux… L’exposition « Les enfants de l’ère Meiji » nous donne de contempler ce passage d’un monde ancien fondé sur des valeurs traditionnelles, fermé aux influences étrangères, à une société nouvelle ouverte sur le monde. Avec la mise en place d’un « gouvernement éclairé », « Meiji », en 1868, le Japon entre en effet, jusqu’en 1912, à l’école de la modernité. Les enfants sont entraînés dans ces bouleversements. À travers environ 140 pièces – des ukiyo-e, « images du monde flottant » qui les représentent ou leur sont destinées, mais aussi des estampes pédagogiques, des estampes-jouets à découper ou à plier pour s’amuser, ou des contes pour rêver –, on contemple ce monde en pleine révolution à travers leurs yeux qui découvrent des animaux, des fruits, des imaginaires nouveaux. Et sans doute ressent-on avec eux l’exaltation, mais aussi la nostalgie pour ce Japon ancien en train de disparaître, qu’expriment avec délicatesse les eaux-fortes de Georges Bigot, qui clôturent l’exposition. Né en 1860, fasciné par le japonisme, cet artiste français part pour l’archipel en 1882. Il constate que les paysages et les costumes qui l’avaient touché dans les gravures de l’époque d’Edo sont en train de s’effacer. Ses œuvres saisissent sur le vif ce basculement entre deux mondes.
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Les enfants, d’un monde à l’autre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°754 du 1 mai 2022, avec le titre suivant : Les enfants, d’un monde à l’autre