PARIS
Sept ans de travail pour saisir l’effroi qui violente le corps, le cri du soldat mourant, le désir de revanche.
Le grand dessin préparatoire au crayon noir et à l’encre brune de 1895 exposé au début du parcours résume les idées qui agitent Bourdelle pour mener à bien son projet. Comment ne l’aurait-il pas gagné, ce concours, en proposant un monument habité par la mémoire d’un drame qu’il ressent aussi fort que le vécurent les « enfants du pays » ? Un pays qui est le sien. Cet étendard de bronze est en effet destiné à Montauban, sa ville natale. La carrière de Bourdelle prend désormais une nouvelle ampleur. Modelant « avec rage et amour » pour conquérir la dimension lyrique qu’il recherche, il fixe en parallèle et sans relâche à travers l’objectif de son appareil les étapes d’exécution de ce qui est devenu son grand œuvre. Les vues sont audacieuses, les cadrages serrés, la lumière toute en nuances.
Choisies parmi des centaines d’autres, les cent trente photos exposées sont une synthèse éloquente et touchante de ce dialogue passionnel entre le photographe qui contrôle le sculpteur et le sculpteur qui inspire le photographe. Une photographie montre Bourdelle se reposant au sein du monument lui-même, derrière le Grand Guerrier ébauché en plâtre. Une autre révèle son atelier la nuit, où se côtoient têtes, fragments et études et qu’une reconstitution évoque à partir de nombreuses pièces originales. Support sensible s’il en est, la photo est ici au plus près de la pensée créatrice du statuaire.
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Les deux passions d’Antoine Bourdelle
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Bourdelle, 18, rue Antoine-Bourdelle, Paris-15e, www.bourdelle.paris.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°697 du 1 janvier 2017, avec le titre suivant : Les deux passions d’Antoine Bourdelle