Toute exposition de Raymond Pettibon peut sembler chaotique au premier abord. Des dizaines de dessins à l’encre de chine sont directement punaisés aux murs. Chaque œuvre est comme parasitée par un texte écrit à la main dans les blancs de l’image. Ces multiples fragments d’histoire dont on ne connaît ni le début ni la fin s’ordonnent de façon aléatoire sur les murs des salles. Quelques peintures murales ponctuent l’ensemble. Né en 1957 en Arizona, Raymond Pettibon est de ceux qui, au tournant des années 80, ont soudain renouvelé la pratique du dessin. Ses références ? Il les puise dans la culture hippie, la posture punk, les BD de la contre-culture et les diverses expressions populaires de la côte Ouest des États-Unis. Femmes fatales directement issues des films noirs, clones d’Elvis Presley bedonnant, surfeurs fous, gangsters tristes, trains à vapeur, nuages, autant de motifs qu’il décline à volonté. Mais une extraordinaire tension émerge de cette iconographie pulp grâce aux multiples citations littéraires qui émaillent ses dessins. « Je fais un autre travail ici » déclare l’un d’entre eux. Ce travail, c’est bien celui d’une désacralisation, celle d’un imaginaire américain, d’une culture en manque de repères dans la forêt des signes. Dès lors, son travail doit avant tout être compris comme une formidable accumulation de fragments qui, bien qu’aléatoires, affirment tous combien la culture populaire déjoue l’ordre rationnel d’une culture en mal d’une identité clairement définie.
LOS ANGELES, Museum of Contemporary Art, jusqu’au 2 janvier.
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Les dessins pulp de Pettibon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Les dessins pulp de Pettibon