Art Contemporain - « De nombreuses cultures anciennes – pas la nôtre – considèrent le temps comme un cycle : selon cette approche, nous vivons actuellement l’âge de fer, le Kali Yuga, une ère sombre, hypermatérialiste, une sorte de réalité inversée, comme si les fous dirigeaient l’asile, comme si les politiques étaient les meilleurs poètes », écrit Danai Anesiadou dans un texte qui accompagne son exposition personnelle au Wiels.
Selon elle, notre société contemporaine capitaliste, régie notamment par une accumulation frénétique d’objets et de biens matériels, représenterait cet état actuel du monde. Cette exposition rassemble un important corpus d’œuvres diverses (posters, installations, vidéo et de nombreuses sculptures d’apparence loufoque), des assemblages d’objets personnels figés à l’aide de résine époxy. Telle une « exorciste des temps modernes », l’artiste cherche avec cette exposition à se débarrasser de toutes ses possessions matérielles, ainsi que des mauvaises énergies qui y sont associées. S’entremêlent des références mythologiques et cinématographiques à la pop culture ou aux sciences occultes tout autant que des anecdotes personnelles dans ces œuvres composites disséminées dans l’espace, dont le sol est entièrement recouvert de moquette rouge. Les objets présentés, pourtant ancrés dans le présent, semblent à la fois surgir d’un passé lointain et présager un futur incertain. Avec cette exposition immersive, l’artiste gréco-belge, née en Allemagne en 1977, nous plonge dans un univers teinté de mysticisme, où l’intime sert une réflexion sur le politique.
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Les dépossessions de Danai Anesiadou
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°763 du 1 avril 2023, avec le titre suivant : Les dépossessions de Danai Anesiadou