En 2010, Nicolas Floc’h entamait l’inventaire des paysages sous-marins en France. Six ans plus tard, il menait des recherches pour rendre visible la couleur de leurs eaux et réalisait ses premières photographies en collaboration avec des scientifiques dans la baie de Somme.
D’autres prises de vue se firent dans d’autres mers et fleuves. L’exposition du Frac Grand Large est la première à se concentrer uniquement sur les différentes séries de photos et sculptures issues de ces recherches. De la soixantaine de relevés photographiques qu’il a réalisés de la baie de Somme jusqu’à la mer du Nord est né ainsi un fascinant polyptique de 60 tirages monochromes, passant du vert à l’orangé dans des variations de tons de l’eau insoupçonnées. Ces couleurs et leur apparente abstraction sont déterminées par la proportion de phytoplanctons, de l’endroit du littoral, de la lumière et de la profondeur de l’eau où la photographie est prise (de 1 à 30 mètres de fond). Plus la couleur vire à l’orangé-rouge comme pour l’eau de La Vilaine ou de l’estuaire de la Loire, plus elle est riche en organismes unicellulaires. Inversement, les bleus de la série de photographies prises dans la calanque de Cortiou, en Méditerranée, indiquent un milieu plus pauvre. Rendre visible ce que l’œil ne peut percevoir s’incarne aussi dans trois sculptures de diatomées, micro-algues cellulaires d’un millionième de mètre dont Nicolas Floc’h a sculpté la forme par fraise numérique dans de la pierre bleue du Hainaut, pierre constituée de fossiles calcaires d’organismes marins dont… des diatomées.
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Les couleurs de l’eau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°754 du 1 mai 2022, avec le titre suivant : Les couleurs de l’eau