Les chapuisat

Car, sachez-le, il faut venir avec des vêtements qui ne craignent pas les accrocs et ne pas craindre de ramper, de se hisser ou d’affronter l’obscurité de boyaux étroits. L’installation créée par la confrérie suisse des Chapuisat – deux frères constructeurs qui élaborent depuis une dizaine d’années des labyrinthes en bois avec des collaborateurs multiples (une dizaine pour ce projet) – est… sportive.
Mais quelle aventure ! Ces spécialistes des labyrinthes dignes des cachettes d’enfants élaborent de façon empirique des structures quasi virales parcourables. Le plus étonnant est qu’elles puissent soutenir à plus de cinq mètres au-dessus du sol des visiteurs spéléologues. Pour les plus timides, maladroits ou peu sportifs, la visite a tout de même un intérêt, car l’installation est visible du dessous, permettant une déambulation au milieu d’étais de bois délicats.
L’installation fascine par son côté bricolé, mais elle est d’une précision toute helvétique. Les Chapuisat sont redoutables à ce jeu-là. On ne sait jamais dans quoi on s’embarque avec eux, mais la récompense est toujours à la hauteur. Ici, c’est une alcôve cachée dans la salle capitulaire. Quant au titre, il est inspiré du génie des lieux, forcément, puisé dans l’histoire de cette ancienne abbaye cistercienne magnifiée de la plus belle des manières.