DOLE
Dominique d’Acher fait partie de ces nombreuses artistes femmes, très singulières mais dont l’œuvre est pourtant restée méconnue, injustement restée sous les radars.
Ayant bénéficié d’un mouvement de réhabilitation féministe, son œuvre a récemment fait l’objet d’un regain d’intérêt. Depuis la rétrospective du musée d’Auxerre en 2010, la démarche de Dominique d’Acher a été le fruit de nouveaux travaux de fond. En coproduction avec les musées de Sens et la Galerie Chartier, l’exposition proposée par le Musée de Dole, dont la programmation et les collections accordent une place importante aux artistes femmes, nous offre une nouvelle plongée dans cet univers personnel. Chronologique, mais se libérant aussi parfois d’une temporalité linéaire, le parcours thématique donne à voir les axes essentiels de cette démarche introspective tournée vers l’intériorité et le corps, comme la gestation, l’hybridation, l’incommunicabilité et la peur du monde automatisé. Se détachant du post-cubisme des débuts, Dominique d’Acher se tourne, à la fin des années 1950, vers l’art informel grâce à l’impulsion duquel elle basculera vers une expression singulière. Une évolution qu’elle partage à l’époque avec son mari, Jean Criton, et Bernard Réquichot, formant « trois inséparables » aux Beaux-Arts de Paris. C’est intéressant de voir, confrontée aux cimaises, l’œuvre de ces trois artistes : plus que de saisir ce qui fut une émulation commune, c’est aussi une façon de réécrire l’histoire, de rappeler toute la singularité de l’œuvre de Dominique d’Acher face à celles de ces homologues masculins qui ont eux seuls bénéficié d’une grande notoriété. Bien sûr, l’exposition révèle l’originalité incontestable de la peinture de Dominique d’Acher (bien que sa production picturale soit très clairement inégale en termes de renouvellement et de puissance plastique). Mais ce qui nous frappe, ce sont ses œuvres graphiques : petits collages des années 1960 ou gouaches réalisées entre les années 1970 et 1990. De petit format, elles ont pourtant une force et une justesse incroyables. Par leur hétérogénéité d’écritures, elles résonnent fortement avec certains des enjeux de l’art actuel.
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Les chantiers organiques de Dominique d’Acher
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : Les chantiers organiques de Dominique d’Acher