Les reliefs de retable en albâtre sont une des spécialités du centre de l’Angleterre, de la fin du XIVe au XVIe siècle. Produits en quantité industrielle, ils inondent toute l’Europe occidentale, notamment la Normandie. Jusqu’au 31 mai, le Musée des antiquités de Rouen rassemble une centaine de pièces, sélectionnées pour leur qualité artistique, leur intérêt iconographique, ou comme témoignages de l’histoire du commerce et des relations entre la France et l’Angleterre.
“Mille monuments protégés du XXe siècle en France” (jusqu’au 11 mars) célèbre la protection au titre des Monuments historiques du 1000e édifice de notre siècle : la villa Leïhorra à Ciboure (Aquitaine). Dans la salle hypostyle du Conseil économique et social du palais d’Iéna, plus de 300 photographies, des plans et des maquettes offrent un regard sur l’architecture moderne protégée, des piscines aux usines, des boutiques aux cinémas. C’est aussi l’occasion de découvrir ce palais, bâti par Auguste Perret en 1938 pour abriter un Musée des travaux publics.
Le Musée de la miniature de Montélimar (tél. 04 75 53 79 24) propose jusqu’au 31 décembre une exposition totalement insolite, puisqu’elle est invisible à l’œil nu. Le Russe Anatoly Konenko travaille à l’aide d’un microscope pour réaliser une copie de l’aquarelle de Matisse, Les poissons, sur un grain de riz, ou une maquette de la tour Eiffel mesurant 2,2 mm. Ses recherches le conduisent également à réaliser des œuvres sur cheveux humains ou à partir d’os de mammouth.
La National Portrait Gallery de Londres, parallèlement à l’exposition “Bruce Weber” qui attire les foules, présente, jusqu’au 21 juin, une centaine de photographies de l’époque edwardienne. Le noyau de l’exposition est constitué de tirages modernes réalisés à partir d’un lot de quelque 50 000 négatifs découverts il y a dix ans derrière un rideau dans les réserves des studios de Pinewood. Après examen, 3 000 d’entre eux se sont révélés très intéressants. Ceux de petit format ont été donnés à la National Portrait Gallery, qui s’est enrichie dans les trois dernières années de deux autres collections de photographie. Les retirages ont été confiés à William Ingram et Gérard Anière, de Metro Art. Une cinquantaine d’épreuves originales du studio Lafayette, l’un des plus célèbres d’Angleterre, qui appartiennent au Victoria & Albert Museum, ainsi que des planches-contacts, complètent l’exposition.
Henri Cartier-Bresson : quatre institutions londoniennes rendent hommage au célèbre photographe qui aura 90 ans cet été. La Hayward Gallery reprend jusqu’au 5 avril l’exposition “Les Européens” qui avait été présentée à Paris à la Maison européenne de la photographie. Puis, la National Portrait Gallery réunira des portraits, du 20 février au 7 juin. Du 26 novembre jusqu’en mars 1999, le Victoria & Albert Museum exposera un ensemble de photographies sélectionnées personnellement par “HCB” dans les collections du musée. Enfin, du 6 mars au 9 avril, le Royal College of Art s’intéressera à une facette peu connue de l’artiste, le dessin.
La Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris reprend du 18 février au 17 mai la rétrospective Erwin Blumenfeld (1897-1969), présentée à Londres, Zurich, Lausanne et Berlin. Plus de 250 œuvres – photographies de mode, nus, portraits, paysages, mais également dessins, aquarelles et collages – rendent hommage à l’un des artistes les plus inventifs du siècle, peu exposé en France. C’est en 1932, alors qu’il tient un commerce de maroquinerie à Amsterdam, que Blumenfeld se lance véritablement dans la photographie. Il découvre par hasard un appareil à soufflets et un laboratoire, et décide d’orner chaque jour sa vitrine du portrait d’une femme élégante. Commence alors une carrière qui connaît des hauts et des bas, entre Paris et New York, l’amène à réaliser de nombreux portraits, et surtout les couvertures de Vogue ou de Harper’s Bazaar au moment où ces magazines sont à leur apogée. Influencé par sa rencontre avec George Grosz, nourri de Dadaïsme, Blumenfeld prend plaisir à ignorer les règles conventionnelles. Il se passionne pour le photomontage, les distorsions, blanchiments, solarisations, inversions, un emploi moderne de la couleur… Comme Man Ray, il considère que le laboratoire est un lieu de création. Mais l’expérimentation ne se fait jamais au détriment de la rigueur graphique et d’une vision poétique d’un Éternel féminin. Ses mises en scène au service d’une ligne épurée précèdent celles d’Irving Penn. En stigmatisant Hitler en monstre, Blumenfeld montre également qu’un photographe excellant dans la commande de mode peut être un artiste engagé. Le commissaire de l’exposition est William A. Ewing, directeur du Musée de l’Élysée à Lausanne, qui avait publié en 1996 Blumenfeld, Le culte de la beauté, (Éditions de La Martinière, 256 p., 395 F). Parallèlement, la MEP fait découvrir le travail de la mise en page à travers l’un des plus grands directeurs artistiques du XXe siècle, Alexey Brodovitch, qui a collaboré avec Blumenfeld, notamment pour Harper’s Bazaar. Rythme, cadrage, typographie : sa contribution est essentielle.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : Les Brèves : Le Musée de la miniature de Montélimar, la rétrospective Erwin Blumenfeld au MEP ...