"L’art au corps", tel est le titre de l’exposition que prépare le Musée d’art contemporain (Mac) de Marseille pour cet été. Une centaine de pièces, dont les deux-tiers en provenance de l’étranger, illustreront "toutes les pratiques corporelles, de la fin des années cinquante à aujourd’hui", explique Philippe Vergne, conservateur du Mac. Les 3 000 m2 du musée seront entièrement consacrés à l’exposition, qui sera accompagnée d’une programmation cinéma intitulée "Changement d’identité".
"Peep Show" à la New York Kunsthalle, à partir du 1er mars, présentera une série de mini-expositions visibles depuis la rue. Durant toute la durée des travaux de rénovation du bâtiment, situé 210 East 5th Street, une petite ouverture pratiquée dans la façade permettra de voir différentes œuvres réalisées par de jeunes artistes. Huit à dix installations se succéderont jusqu’au 30 juin.
À l’occasion de l’exposition "De fil en aiguilles, 30 fables de La Fontaine tissées aux couleurs de l’Afrique", la bibliothèque de La joie par les livres, à Clamart, invite les enfants à venir écouter et voir, conteurs, illustrateurs et musiciens. Cité de la Plaine, rue de Champagne, 92140 Clamart, tél : (1) 46 31 69 68.
Rodin et la Hollande est le thème sans surprise de cette exposition de l’Hôtel Biron, qui poursuit son examen des relations de Rodin avec l’étranger. Le sculpteur exposa aux Pays-Bas à plusieurs reprises et dans différentes villes. Trois entrées architecturent cette présentation : l’exposition de 1899, la collection néerlandaise de Rodin, et les gravures et dessins conservés par les institutions de Rotterdam, Amsterdam et La Haye.
En accord avec le souci archéologique du musée, l’exposition de 1899 sera reconstituée aussi fidèlement que possible. Plus intéressante, la partie consacrée à la collection personnelle de Rodin, où se manifeste son intérêt et son respect pour Rembrandt, qu’il a souvent copié dans ses années d’apprentissage. S’il n’a pas personnellement connu Van Gogh, il en a acquis des œuvres importantes qui constituent sans aucun doute le point fort de sa collection. L’exposition (qui s’ouvre le 6 février et se poursuit jusqu’au 31 mars) et le catalogue ont été réalisés sous la direction de Claudie Jurdin, conservateur en chef des dessins au Musée Rodin.
Victor Brauner au Centre Georges Pompidou : 28 peintures, 8 sculptures et près de 70 dessins sont présentés dans la galerie du musée en hommage à un artiste resté longemps méconnu, mais qui est relativement bien représenté dans les collections publiques. Le legs exceptionnel de madame Brauner, en 1985, valait bien cette reconnaissance orchestrée par Didier Semin (jusqu’au 6 mai).
Reprise de "L’envolée, l’enfouissement" à Villeneuve-d’Ascq, présentée d’abord au Musée Picasso d’Antibes et conçue par son directeur, Maurice Fréchuret. Près de vingt artistes et des œuvres datées de 1920 à 1950 nourrissent un propos à la fois ambitieux et simple. Les surréalistes et leurs contemporains ont la plupart du temps préféré les cieux lointains, qui leur faisaient oublier les contingences et les lois de la gravitation. Miró et Klee sont certainement ceux qui traduisent au mieux l’élan de cette liberté qu’ils savaient fugitive. À l’opposé, les "matiéristes" enregistrent au lendemain de la guerre les conséquences d’un drame planétaire et la nécessité de retrouver les racines de l’humanisme. Burri, Tàpies, Fautrier, Dubuffet ou Tal Coat en furent les principaux explorateurs.
Remarquable exposition, à découvrir jusqu’au 28 avril au Musée d’art moderne (catalogue publié par Skira et la RMN, 135 p., 180 F.)
Le design japonais occupe évidemment et nécessairement une place importante. Le Forum du Centre Georges Pompidou accueille (du 14 février au 29 avril) une exposition organisée par le Musée de Philadelphie, qui montre la fantastique productivité de l’archipel de 1955 à nos jours. Trois cents objets ont été sélectionnés dans des domaines comme le mobilier, la création industrielle, le graphisme, le packaging, le textile, la mode, l’art de la table… Fait d’assimilation et d’invention, le design n’y est pas seulement l’expression de la modernité : la tradition spécifiquement nationale trouve bien entendu à s’y exprimer.
Édouard Payot, photographe pictorialiste
Le Musée-château d’Annecy présente une rétrospective du photographe pictorialiste autodidacte Édouard Payot (1874-1956). Pharmacien de son état, et pour cette raison amené à parcourir en tous sens le département de la Haute-Savoie, Édouard Payot s’inscrit dans la mouvance des artistes-photographes du XIXe siècle. Privilégiant les paysages, il accorde à la lumière toute son attention. Proche des impressionnistes, il sacrifie la précision de l’enregistrement du "vrai" au profit d’un travail sur le clair-obscur. Les effets obtenus sont accentués par les sujets choisis : paysages sous la neige, lacs et marais, campagnes brumeuses.
Du 2 février au 29 avril au Musée-château d’Annecy. Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 12h et de 14h à 18h. Catalogue 200 F., éd. La petite École (50 45 44 39).
De l’espace pour l’art contemporain à Lyon
Le bureau de graphistes Trois Quart Face, qui a inventé l’identité visuelle de nombreuses institutions culturelles régionales ou nationales, déménage dans l’ancienne galerie occupée par Philippe Nelson. Fort de son activité principale, il ouvre la galerie B.F. 15 à "de jeunes artistes qui, s’ils étaient installés à Paris plutôt qu’à Lyon, auraient depuis longtemps une galerie". Quatre artistes ont été choisis pour la première exposition, parmi lesquels Olivier Bouton, dont les lettres en bois tourné retiennent durablement l’attention.
Intégré à l’IUFM de Lyon, l’espace Confluence(s), ouvert à la fin de l’an passé, est dédié à "l’art contemporain et aux jeunes artistes". Il devra aussi assurer la "sensibilisation des jeunes professeurs à la création contemporaine". Christine Crozat y a superbement installé ses délicats Petits jeux autour des cerfs-volants japonais (1994), qui flottent sur leurs épingles, et quelques drolatiques Paysages vus du TGV (1995).
Franck Bonnefoy, Olivier Bouton, Philippe Durand, Daniel Tillier jusqu’au 1er mars, galerie La B.F. 15, 5 rue Bonnefoi, 69003 Lyon (72 61 95 41).
Christine Crozat, jusqu’au 13 février, galerie IUFM Confluence(s), 5 rue Anselme, 69004 Lyon.
Anne Lahumière, douze mois seulement après son installation place Thorigny (et vingt-cinq ans auparavant boulevard de Courcelles), déménage au 17, rue du Parc Royal. Sa nouvelle galerie d’art contemporain, qui sera inaugurée le 20 février dans l’ancienne maison du couturier Azzedine Ayala, réaménagée par les architectes Bruno Moinard et Antoine Dumont, comporte un rez-de-chaussée et un premier étage. Tout en conservant ses artistes français, Anne Lahumière se tourne de plus en plus vers de jeunes étrangers. Après l’exposition inaugurale consacrée à Jean-François Dubreuil, du 21 mars au 20 avril, elle enchaînera, du 25 avril au 24 mai, avec deux artistes irlandais – le peintre Ciaran Lennon et le sculpteur Michael Warnen.
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Les Brèves : "L’art au corps", "Peep Show", Victor Brauner...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°22 du 1 février 1996, avec le titre suivant : Les Brèves : "L’art au corps", "Peep Show", Victor Brauner...