Charles Fréger a photographié les majorettes, les légionnaires et les marins. Wilder Mann, une enquête sur la figure du sauvage dans différents pays, a fait l’objet de diverses expositions.
Désormais, il faut donc ajouter à l’inventaire de costumes fait par l’auteur celui des Bretonnes en habit et coiffe traditionnels. Réalisé entre 2011 et 2014 au travers de la soixantaine de cercles celtiques que recensent les départements de la région, il ouvre à une envoûtante série de portraits serrés ou de silhouettes de jeunes filles ou de jeunes femmes particulièrement vivante et troublante par les tableaux que chaque photographie donne à voir. Poses, attitudes, gestes ne sont pas sans évoquer certaines œuvres de Millet, Gauguin, Méheut, Sérusier… ou des scènes de cartes postales, voire des images de propagande de l’ex Union-soviétique, que le photographe réinterprète avec une grande douceur, inhabituelle chez lui. Comme d’habitude, le protocole établi pour la prise de vue, ici en extérieur, a été extrêmement précis. Au premier plan, concentré sur une silhouette en tenue quotidienne, de travail ou de cérémonie succède un second constitué souvent de figurante(s) filtrées invariablement par une soie transparente. Habits de 1850 ou de 1930 se côtoient ; les coiffes, porteuses d’une histoire, d’une condition sociale, offrent leur délicat ouvrage, éclatant de blanc ou de noir de jais. Charles Fréger joue sur les anachronismes des tenues, des époques et des conditions sociales. Quatre institutions se sont associées autour de cette série en se positionnant différemment. Au Musée de Bretagne à Rennes, « Les Bretonnes » se développent en soixante-dix tirages de différents formats, ouvrant ainsi à un vaste panorama de la série. Au Centre d’art GwinZegal à Guingamp, où le travail a pris racine après une résidence, le choix est resserré de moitié. Le Musée bigouden, qui fête ses soixante ans, s’interroge quant à lui au travers de quelques images sur le rôle des cercles celtiques, tandis que le Musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc se focalise sur la production visuelle des costumes selon les époques.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les Bretonnes de Charles Fréger
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €« Les Bretonnes »
Centre d’art et de recherche GwinZegal, Guingamp (22), jusqu’au 27 septembre ; Musée de Bretagne, Les Champs Libres, Rennes (35), jusqu’au 30 août 2015
« Sommes-nous folkloriques ? »
Musée bigouden de Pont–l’Abbé, Pont-l’Abbé (29), jusqu’au 31 octobre 2015
« Costumes et vie quotidienne »
Musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, Saint-Brieuc (22), jusqu’au 27 septembre 2015.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : Les Bretonnes de Charles Fréger