SETE
Après avoir célébré ses 25 ans en 2019 à la Friche la Belle de Mai, lieu de création et d’expositions à Marseille, le Dernier Cri s’invite au Miam de Sète.
Cette rétrospective est un condensé de sérigraphies produites par ce collectif qui réunit des artistes de la scène underground du monde entier. À mi-chemin entre Art brut et arts modestes, ces images retracent l’histoire d’une famille d’artistes en marge, « en guerre » contre une vision élitiste fermée de l’art contemporain, comme l’explique Pakito Bolino, cofondateur du Dernier Cri et commissaire de l’exposition. Le travail artisanal de la sérigraphie est mis en valeur à travers l’installation d’un atelier éphémère. Certains artistes de l’exposition pourront ainsi créer des tirages limités in situ. Cette animation s’accompagne d’affiches et d’estampes accrochées au plafond et de vidéos explicatives sur cette technique d’impression, témoignant des influences et des évolutions du collectif. La liberté est le maître-mot de ces artistes, qui n’hésitent pas à explorer différents supports – sérigraphie en 3D, sur papier déchiré ou sur Plexiglas – ni à choquer leur public en créant des univers provocateurs : érotique, fantastique, voire gore. Si les couleurs criardes de certaines sérigraphies rappellent les œuvres du pop art, d’autres en noir et blanc, où se déploient des historiettes, révèlent les affinités du groupe avec la bande dessinée. Outre ce foisonnement d’images, des objets du quotidien, appelés à juste titre « objets non identifiés », acquièrent une seconde vie et envahissent l’espace. Ces vitrines créent un effet de saturation : le visiteur ne sait plus où donner de la tête face à tant de curiosités.
Musée international des arts modestes, Sète(34), www.miam.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°734 du 1 mai 2020, avec le titre suivant : Les 26 ans du Dernier Cri