Alors que le Louvre s’apprête à accueillir une partie de la colossale exposition du Met à New York,
la fondation Giannada s'associe à l’hommage généreux et appuyé rendu cette année à Léonard de Vinci pour son cinq cent cinquantième anniversaire. L’exposition, installée au Vieil Arsenal, se propose cette fois d’aborder l’infatigable créateur par le prisme de l’invention et de l’effort scientifique. Puisant dans l’extraordinaire et abondant corpus de dessins, esquisses et manuscrits laissés par l’inventeur, les commissaires de l’exposition ont choisi une approche didactique, voire scolaire, à grand renfort d’interactivité, de postes multimédias, de fac-similés annotés et autres maquettes susceptibles de séduire un très large public. Une manière encyclopédique de véhiculer l’œuvre de celui qui se définissait lui-même comme un « homme universel » et qui, sa vie durant, embrassa avec conviction et rigueur des disciplines aussi diverses que la géologie, l’astronomie, l’architecture, la musique ou l’anatomie.
Une manière ludique de jouer des troublantes anticipations mécaniques de Léonard de Vinci, l’inventeur de la bicyclette, du parachute ou de l’hélicoptère. La volonté (si besoin était) de montrer la remarquable et inflexible modernité de Léonard de Vinci en le frottant aux outils et réalisations contemporains se double d’une belle sélection de maquettes, parmi lesquelles figurent bien sûr quelques engins sophistiqués ou mécanismes visionnaires, mais surtout d’exceptionnelles machines musicales reconstituées d’après croquis. Les esquisses et études préalables à la réalisation des appareils témoignent justement de l’intransigeant souci d’exactitude du savant italien. Elles attestent encore de l’étroite corrélation constamment maintenue entre l’analyse des phénomènes et leur représentation, en même temps que de l’intérêt esthétique qui transparaît dans l’ensemble de son œuvre. Son devoir, pensait-il, lui imposait la réécriture, la description et l’extension du savoir. Mais l’expérience et l’observation obstinée de la nature, auxquelles Léonard de Vinci soumettait sa vaste entreprise analytique, se destinaient surtout à la peinture, idéale et ultime discipline.
MARTIGNY, Vieil Arsenal, fondation Gianadda, tél. 027 722 39 78, 12 avril-2 novembre.
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Léonard de génie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°546 du 1 avril 2003, avec le titre suivant : Léonard de génie