Du biberon à l’urne cinéraire, le verre fait partie intégrante de notre vie et de notre paysage quotidien.
Si cette exposition, labellisée d’intérêt national par le ministère de la Culture, retrace, d’une part, l’évolution de ce matériau, de son origine naturelle au cœur des roches minérales jusqu’à ses transformations artificielles les plus subtiles, incarnées notamment dans le cristal de Baccarat, elle ne se contente toutefois pas d’une approche historique. Bien au contraire, elle explore les multiples facettes du verre en articulant son propos autour de trente couples de mots, s’opposant ou se complétant justement. Objet d’art ou d’usage ? Sacré ou profane ? Transparent ou opaque ? Toutes ces ambivalences se déclinent dans la confrontation d’œuvres a priori aussi éloignées que les luxueux flacons de parfum et les incontournables verres de cantine Duralex, ou encore les grandes « dames-jeannes », appelées aussi bonbonnes, et le service de table signé Émile Gallé. Se déployant sur toile de fond des machines à tisser issues des collections du musée, cent cinquante objets se donnent à voir comme autant de témoins d’un patrimoine régional lié à l’industrie de la verrerie. Une scénographie intuitive et artisanale, faite de caisses en bois, contrastant avec le matériau du verre, et de luminaires réalisés à partir des célèbres bouteilles champenoises, révèle également cet ancrage local. Ici, tout est fait main. Ou presque. Comme vient le rappeler la présentation des machines automatiques modifiant le quotidien des ouvriers. Pour comprendre comment le verre se métamorphose en autant de curiosités, un passage s’impose au sein de la verrerie de Trélon, atelier-musée conçu comme un pendant à l’exposition. Cet espace d’expérimentation accueille pour l’occasion les productions du designer contemporain Jean-Baptiste Sibertin-Blanc, prolongeant les pièces des collections et renouvelant les pratiques traditionnelles. Une manière habile de montrer que l’Écomusée se tourne vers l’avenir et que le verre ne cesse de renaître de ses cendres.
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L’envers du verre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : L’envers du verre