Dans la démarche scientifique du surréalisme, l’œuvre est un témoignage et une enquête.
Au Getty, l’exposition consacrée à la photographe Lee Miller, muse américaine du mouvement parisien, donne à voir la féerie ou le cauchemar, dans un émouvant « envers du réel ». Muse, Miss Miller, suscita des inspirations multiples, aussi à l’aise derrière l’appareil photographique que mise en avant dans de nombreux tableaux. À dix-neuf ans, elle pose à New York pour Arnold Genthe, Steichen, et Hoyningen-Huene. Elle rencontre Picasso qui fait cinq portraits de la belle blonde américaine dont un est présenté dans l’exposition.
Icône de la mode, elle fréquente l’atelier de Man Ray à Paris. Elle devient sa première assistante, son modèle, sa muse. Après une dispute, il enrage et la peint les cheveux couleur soleil, le cou coupé dans sa toile célèbre Le Logis de l’artiste. Elle épousera un autre surréaliste Roland Penrose qui dans Night and Day la représente costumée de nuages flottant dans le bleu et la nuit du ciel.
Quant au travail personnel de Miller, on passe, le long de cette passionnante exposition, des photos portraits de l’atelier de New York, aux images documentaires de voyages, et soudainement on se fige face à l’austère visage de la mort et de la destruction que Lee Miller a capturé sur les champs de bataille comme correspondante de guerre pour Vogue. Elle photographie le siège de Saint-Malo, la libération de Paris, l’entrée des Américains à Dachau... Lors de son reportage sur le suicide d’un officier allemand et de sa famille, elle déplace son objectif tout près des sujets. Elle capture les corps comme endormis et sur le point de se réveiller, en plein songe, vivants et morts, attendrissants et horribles, surréalistes et humains.
LOS ANGELES, 1200 Getty Center Drive Suite 400, tél. (310) 440 73 00, www.getty.edu. 25 février-15 juin.
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Lee Miller, muse surréaliste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°545 du 1 mars 2003, avec le titre suivant : Lee Miller, muse surréaliste