L’an passé, les Photaumnales avaient été placées par ses organisateurs sous le thème du rock ’n’ roll, manière de revenir, soixante-dix ans après l’audition d’Elvis Presley par Sam Phillips, sur l’iconographie produite depuis.
Cette douzième édition, Fred Bouchet et Adriana Wattel l’ont construite sur un tout autre registre : « l’envie première, disent-ils, de rendre hommage à Hippolyte Bayard (1801-1887), natif de Breteuil dans l’Oise, bidouilleur génial en un temps où, en photographie, tout était à expérimenter ». À Beauvais, à la Galerie nationale de la tapisserie, ces premiers essais photosensibles datés de 1839 livrent donc leur abstraction aux côtés de travaux récents de photographes attachés aux procédés primitifs (collodion, ferrotype…), à l’expérimentation et au détournement des techniques. Au premier rang desquels l’un des maîtres en la matière, Jean-Pierre Sudre (1921-1997), et un jeune talent, Laure Ledoux, aux portraits exposés à la maison Diaphane (siège de l’association à l’origine de ce festival photo).
L’art de la matière, de l’aléa, trouble cette année les temporalités, sources de projections, de légendes et d’interrogations. Réalisée en 2008 à la chambre photographique 40 x 50 en négatif papier ciré, la série DubaiTransmutations de Martin Becka renvoie ainsi à des images de constructions pharaoniques appartenant non à notre époque, mais à un temps de l’histoire révolu. Au Mudo – Musée de l’Oise, toujours à Beauvais, la figure du jardin introduit à d’autres correspondances entre Bayard, le céramiste Auguste Delaherche (1857-1940) et les photographes Louis Ollivier et Paul den Hollander. Ailleurs, sur d’autres registres, celui en particulier de la Mission héliographique (1851) à laquelle Hippolyte Bayard participa, passé et présent mis en résonance découvrent des images rarement vues de la reconstruction de la Picardie après la Deuxième Guerre mondiale : photographies issue des commandes passées par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Une reconstruction que soixante ans plus tard Nigel Green perçoit davantage dans ses continuités urbaines que dans ses ruptures.
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L’écot des Photaumnales
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Abonnez-vous dès 1 €« En Écho, les Photaumnales 2015 »,
Beauvais (60), www.photaumnales.fr
Légende Photo :
_ Martin Becka, Burj Dubai (Khalifa) Construction, 2008, série « Dubai Transmutations »
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°683 du 1 octobre 2015, avec le titre suivant : L’écot des Photaumnales