À l’école de Saytour

Lorsque l’on évoque la création contemporaine, on pense généralement aux musées, aux centres d’art et aux galeries. Il existe pourtant d’autres lieux où il est possible de contempler les artistes au travail : les écoles des Beaux-Arts.
À côté de l’éducation traditionnelle, quelques-unes développent une politique de Workshop, invitations à enseigner données à un artiste pour une durée déterminée dans l’enceinte de l’établissement. Souvent, ces projets pédagogiques s’achèvent dans l’organisation d’une exposition de l’ouvrage réalisé par les étudiants et l’artiste. À l’heure où le ministère de la Culture et de la Communication lance une grande réforme sur le statut des écoles des Beaux-Arts, cette méthode de transmission du savoir trouve actuellement de plus en plus d’adeptes. Pionnière en ce domaine, Nadine Descendre – la directrice des Beaux-Arts de Nîmes – a su transformer cette école en un lieu exemplaire où les étudiants côtoient durant plusieurs semaines quelques artistes internationaux. Ainsi, après un automne israélien marqué par la très belle pièce de Nahum Tevet dans la Chapelle des Jésuites, le printemps est consacré aux artistes français. Mathieu Manche propose actuellement une pièce constituée de vêtements. Mais la surprise provient de la très étrange œuvre réalisée par Patrick Saytour avec la collaboration de sept étudiants. Rétrospective IV est un ensemble de pupitres où l’on peut consulter des documents. Dégagé de tout formalisme, Patrick Saytour réfléchit sur la pertinence d’une activité artistique dans un monde dépourvu de sublime. Alors que ces expositions s’achèvent, d’autres artistes travaillent actuellement dans ces murs. Au visiteur d’être curieux et de pousser quelques portes afin de les surprendre en pleine activité.