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Le Tout-Paris vu par Nadar

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mars 2000 - 171 mots

« Quel d’entre nous serait capable de cette fidélité, de cette fermeté dans l’interprétation des lignes, de cette délicatesse dans le modelé ! C’est très beau la photographie.C’est très beau, mais il ne faut pas le dire !... » s’exclama Jean Auguste Dominique Ingres lorsqu’il lui fut permis d’observer les premiers daguerréotypes, puis les plaques de verre enduites de collodions qu’utilisa Nadar (1820-1910) dès 1854. Face à la fidélité du rendu, à l’intensité psychologique des visages, le grand peintre pressentait sûrement l’importance que prendrait ce médium au détriment de la technique picturale. La fondation Prouvost nous invite à redécouvrir 60 épreuves de Nadar, véritable album d’images survolant le Tout-Paris des années 1860. Pour lui les plus grands prennent la pose : Victor Hugo, Charles Baudelaire, George Sand ou Alexandre Dumas. « Ces têtes (...), il y a beau temps qu’elles sont mortes » dira Jean-Paul Sartre, « mais leur regard reste, et le monde du Second Empire, éternellement présent au bout de leur regard. »

MARCQ-EN-BAROEUL, Fondation Prouvost, jusqu’au 24 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Le Tout-Paris vu par Nadar

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