Issu des théories féministes anglo-saxonnes, le care est une notion qui signifie « prendre soin de l’autre ».
La Ferme du buisson accueille une exposition collective de neuf artistes qui présentent pour la première fois en France leurs expérimentations autour du careà travers des œuvres cinématographiques, des installations sonores, des performances, mais aussi des sculptures et des dessins. « Take Care » est la reconfiguration d’un programme de résidences, d’expositions, d’ateliers et de publications mené durant un an et demi à Toronto par la commissaire Christine Shaw et Greig de Peuter, au sein du duo Letters and Handshakes, avec plus de cent cinquante artistes, commissaires, chercheurs et militants. Autour de l’exposition à la Ferme du buisson est organisée une série de rencontres et d’ateliers qui explorent la manière dont une définition plus étendue du care peut permettre « de créer un espace discursif tâchant de relier les luttes au niveau local et global », souligne Christine Shaw. L’art du care est ici engagé, et dénonce l’absence, voire le mépris, accordé par nos sociétés actuelles à la relation humaine et au soin hors de toute marchandisation. Une occasion de découvrir notamment le travail de l’artiste Raju Rage, qui dévoilera le 13 avril une performance sur la dualité des relations entre, d’un côté, le militantisme, les arts et le milieu universitaire, et, de l’autre, la main-d’œuvre sous-valorisée sur laquelle repose le monde de l’art.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : Le soin, art militant