Dix ans après « Reine d’Egypte », le Grimaldi Forum remet à l’affiche les pharaons à travers le fil conducteur de l’or.
L’Egypte antique est un succès quasi garanti pour des expositions grand public. Pourtant celles-ci se faisaient plus rares ces derniers temps. Le Grimaldi Forum s’est donné toutes les chances de son côté en associant les pharaons à l’or.
Belle trouvaille, car ce thème permet d’aborder plusieurs aspects de cette civilisation multimillénaire. L’or est abondant dans cette partie de l’Afrique, on a recensé plus de 250 mines dans le Sud-Est, sans compter l’or alluvial et celui en provenance d’autres pays issus de vols ou de tributs.
Une première salle donne un aperçu des minerais dont proviennent les pierres précieuses ainsi que des techniques de fabrication, à l’aide d’outils et d’illustrations d’époque. De nombreux bijoux, parfaitement conservés et d’une facture remarquable témoignent de la virtuosité des artisans de pharaon. Aussi nombreux soient les colliers, bagues, amulettes ou pendentifs exposés ici et ailleurs, ils ne sont qu’une faible partie de ce qui a été produit. C’est la réflexion qui vient à l’esprit dans la deuxième section qui rappelle l’ampleur des pillages de tombes. C’est grâce à la pratique funéraire (comme souvent en archéologie) que tant d’objets sont parvenus jusqu’à nous, mais ce « réservoir » fut aussi une proie facile pour les voleurs de l’époque. Un film projeté dans une salle démesurément grande s’en fait l’écho.
Les autres sections déroulent la chronologie de l’époque Thinite (3100 – 2700) à la Troisième période intermédiaire (1069 - 664 av. JC ) en présentant des bijoux en or, des sculptures, statuettes ou sarcophages où des bijoux sont dessinés ou sculptés, ou tout simplement des sculptures de dignitaires pour planter le décor.
La plupart des objets ont été prêtés par le musée du Caire qui a trouvé l’idée de l’exposition si bonne, qu’il va la montrer lui-même prochainement.
Le Grimaldi Forum, qui accueille habituellement des foires et salons, n’est pas un lieu facile pour des expositions d’art. Il palie cet inconvénient en l’habillant de grandes tentures sombres bien adaptées à l’ambiance funéraire.