La collection de photographies de Florence et Damien Bachelot compte parmi les plus importantes en France.
Riches de près de six cent cinquante pièces, elle fait l’objet pour la deuxième fois d’une présentation. Au thème de la condition humaine choisi en 2014 par le Musée Nicéphore Niépce pour aborder les spécificités de la collection, l’Hôtel des arts (HDA) de Toulon a préféré celui de la place de l’homme dans la ville, en lien avec sa ligne éditoriale. On le suit, mais l’attention se porte surtout sur les cent cinquante photographies sélectionnées. Au-delà du florilège de grands noms qu’elle contient, les pièces se caractérisent par leur tirage exceptionnel, méconnu ou peu en lien avec ce que l’on connaît d’habitude de son auteur, tel L’Homme sur le gazomètre de Robert Doisneau (1949). L’histoire en propre de certaines aurait d’ailleurs pu être racontée, ce qui aurait incarné davantage les choix de Florence et Damien Bachelot. Reste le plaisir qu’on éprouve. De Lewis Hine, Bruce Davidson à Mitch Epstein ou Paul Graham, la photographie américaine domine, le noir et blanc également, avec des auteurs aussi différents que Brassaï, Josef Koudelka et Ray Metzker. De Saul Leiter (dont les Bachelot comptent parmi les plus importants collectionneurs) à Marvin Newman et Harry Gruyaert, on savoure les grands maîtres de la couleur. La sélection révèle par ailleurs des auteurs français encore trop méconnus, Nick de Morgoli et Gilles Ehrmann, au côté d’auteurs plus référencés comme par exemple, Luc Delahaye, Philippe Chancel ou Véronique Ellena, objet pour sa part d’une très belle exposition dans la rue des Arts, juste à proximité.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°711 du 1 avril 2018, avec le titre suivant : Le regard sur l’homme dans la ville de la collection Bachelot