Dès qu’elle a pris les rênes de la Villa Arson, Laurence Gateau a mis au point un cycle d’expositions fondé sur le thème générique de « Action, on tourne », clin d’œil amusé aux relations de la Côte d’Azur et de l’industrie cinématographique. Intitulé « Une mise en scène du réel : artiste/acteur », la deuxième partie de ce cycle rassemble neuf artistes (Benat, Burki, Colomer, Dijkstra, Durand, Rondinone, Séchas, Taylor-Wood et Tzaig) dont les œuvres font appel à une technicité qui s’apparente au cinéma sans en être jamais une simple imitation. Si projections et vidéos composent l’essentiel de leurs modalités plastiques, les dispositifs qu’ils imaginent n’en avouent pas moins leurs dettes aux modes plus traditionnels de la peinture ou de la sculpture. La question du tableau et celle d’une occupation de l’espace y sont notamment récurrentes dans cette façon qu’ont les artistes de mettre en scène le réel au sein d’une « zone de libre-échange entre fiction et expérience ». Leurs œuvres s’appliquent « à recréer l’illusion d’une cohérence (autre et neuve) du monde », comme s’il s’agissait de le re-jouer une nouvelle fois. Comme les acteurs s’amusent à le faire, le défaire et le refaire sans cesse, bref à le mettre en spectacle. C’est dire si l’exposition niçoise repose sur une ambiguïté, entre la prise en compte d’un réel objectif et sa mise en abîme, entre une démarche critique et un principe de jeu, entre recherche esthétique et effet cinéma.
NICE, Villa Arson, jusqu’au 1er octobre.
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Le réel mis en scène
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°519 du 1 septembre 2000, avec le titre suivant : Le réel mis en scène