Figures politiques comme Marx et Lénine, gestes emphatiques et sourires optimistes forment le menu de l’exposition de trois cents tableaux soviétiques organisée jusqu’au 30 novembre par la maison de ventes Jeschke-Van Vliet à Berlin.
Si la photographie soviétique, à laquelle le musée Ludwig de Cologne consacre une exposition, a acquis ses lettres de noblesse grâce aux constructivistes tel Rodchenko, la peinture de cette époque a, elle, longtemps été conspuée. Pourtant on observe l’empreinte de ces toiles chez des artistes contemporains de l’ancienne Allemagne de l’Est, comme Norbert Bisky ou Neo Rauch.
Les thématiques épousent les grandes directives données par les plans quinquennaux pour l’édification du socialisme, la collectivisation et la glorification du travail. D’autres toiles illustrent des scènes de liesse politique. Un petit portrait des années 1930 rend hommage à la première pilote de chasse russe.
Pour Hans Van Vliet, codirecteur de la maison de ventes, « on voit aujourd’hui l’historicité de ces tableaux qui appartiennent à une période révolue ». L’historicité va-t-elle de pair avec la qualité esthétique ? L’exposition se révèle inégale. Néanmoins, même au sein des canons étroits du réalisme soviétique, certains ont tenté d’injecter une certaine indépendance d’esprit.
Ainsi dans un tableau supposé glorifier une statue de Lénine, celle-ci n’est plus qu’une silhouette en arrière-plan alors qu’une bande d’enfants occupent le devant de la scène. Comme si la vie prenait le dessus sur la mémoire. Dans une autre toile, l’artiste a tenu à montrer l’impact nocif des hauts-fourneaux sur l’environnement en montrant les abords pollués d’une rivière.
À l’inverse de la peinture de propagande chinoise, lisse et léchée, la version soviétique reste matiériste et encore marquée par l’impressionnisme. Une partie des œuvres exposées fera l’objet d’une vente publique le 6 novembre, à quelques jours de l’anniversaire de la chute du mur de Berlin. Après l’épreuve de l’histoire, celle des enchères.
« Behind the Iron Curtain, the Art of Social Realism », maison de ventes Jeschke Van Vliet, Kausenstrasse, Berlin (Allemagne), www.behind-the-iron-curtain.de, jusqu’au 30 novembre 2009.
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Le réalisme socialiste, L'autre versant de l'art russe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°618 du 1 novembre 2009, avec le titre suivant : Le réalisme socialiste, L'autre versant de l'art russe