Le réalisme social de Charles Milcendeau

Cette architecture étonnante abrite les expositions : la « longue », riche de plus de trois mille objets, raconte l’histoire de la Vendée. L’exposition « courte » présente l’œuvre de Charles Milcendeau (1872-1919), peintre vendéen reconnu par les critiques et mécènes de son époque puis relégué au rang d’artiste local. Cent soixante œuvres venues des États-Unis et d’Espagne, ainsi que de grands musées nationaux (Louvre, Orsay, Beaubourg), retracent son itinéraire artistique et apportent un éclairage nouveau sur son œuvre, sa vie, ses voyages.

Charles Milcendeau est avant tout un dessinateur, mais il excelle aussi dans le pastel. Il vient tardivement à la peinture, médium avec lequel il se sent moins à l’aise. Son œuvre est réaliste, d’un réalisme social qui s’inscrit dans les courants des écoles du Nord et de la peinture espagnole. Il se consacre surtout à l’art du portrait, aux scènes d’intérieur et, bien plus tard, au paysage. Natif de Soullans, Milcendeau se forme aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Gustave Moreau aux côtés de Matisse, Marquet et Rouault.

Son esprit nomade le conduit ensuite en Bretagne, en Corse, en Espagne et en Hollande. De ses nombreux voyages, il rapporte de beaux pastels représentant des scènes de la vie quotidienne des petites gens qui lui rappellent les paysans de sa région natale, le marais vendéen auquel il est viscéralement attaché. Ses compositions, bien qu’austères, mettent en exergue de manière attachante la force expressive de ses personnages et la fugacité de l’existence. La maladie le ramènera dans sa maison vendéenne de Bois Durand qui deviendra le Musée Milcendeau.