Le projet Cadere

De nationalité roumaine, il arrive à Paris en 1967. Il noue immédiatement des contacts avec tout ce qui compte dans le petit monde des « avant-gardes » de l’époque : Christian Boltanski, Jacques Monory, Michel Journiac, Yvaral, François Morellet, Iris Clair, Yvon Lambert, Daniel Templon, Denise René et bien d’autres… Inventeur de l’ingénieuse idée de fabriquer des barres de bois composées de segments cylindriques peints de couleurs différentes, il est vite identifié comme « l’artiste au bâton multicolore » surgissant dans des lieux aussi divers que les galeries, les foires d’art ou les espaces publics.

La feuille de présentation de l’exposition dont le commissaire est Hervé Bize, directeur de la galerie éponyme qui représente la succession André Cadere, n’y va pas de main morte : « Cadere fait indéniablement partie de ces personnalités artistiques aujourd’hui complètement mythiques parce que trop tôt disparues et ayant apporté des contributions majeures à l’histoire de l’art contemporain, de manière fulgurante et concentrée. »

Ce type de texte boursouflé ne saurait servir une exposition historique exigeante mise en scène avec élégance dans cet ancien moulin à huile d’olive transformé en centre d’art. Restons dans la réalité ! Le travail de Cadere pose avec pertinence une question qui n’a rien perdu de son actualité : l’intérêt conceptuel d’un projet est-il plus important que la qualité de sa réalisation ?