Sans doute parce qu’elle présente moins d’auteurs anglo-saxons qu’ailleurs, la Primavera Fotografica de Barcelone ne connaît pas le même retentissement que des manifestations similaires dans d’autres pays. On sait pourtant qu’à l’instar de la Movida madrilène, l’agitation culturelle catalane s’est souvent montrée féconde en révélations. Au cours de ses dix éditions, la Primavera a ainsi largement contribué à faire connaître des talents aujourd’hui reconnus dans le monde, comme Toni Catany, Pere Formiguera, Humberto Rivas ou Xavier Valhonrat. L’esprit de résistance, propre à l’identité locale, est manifeste dans une production photographique faisant fi des canons et des modes. L’espace « galerie » a ainsi explosé : la photo conquiert les murs de la ville qu’elle peut éclairer de ses projections nocturnes. L’arrivée des plasticiens utilisant les techniques photo a là aussi bouleversé les habitudes de regard. Sous l’impulsion d’artistes comme Joan Fontcuberta, l’image est devenue un champ expérimental ouvert, qui annihile en même temps la plupart des anciens discours. Au moins oblige-t-il les spectateurs à regarder la photographie autrement. Dans ce foisonnement d’idées,
de confrontations, de démarches résolument novatrices, la rétrospective – à la FNAC Triangle – consacrée à la très classique Inge Morath, compagne d’Arthur Miller, permet de mesurer la distance parcourue en 40 ans par un médium jugé naguère révolutionnaire.
BARCELONE, divers lieux, jusqu’au 31 mai.
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Le printemps espagnol de la photo
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Le printemps espagnol de la photo