Le Printemps de septembre s’assagirait-il ? Sous la houlette d’Anne Pontégnie, qui succède à Éric Mangion comme directrice artistique de l’événement, la 21e édition du festival toulousain entend se démarquer de la saison précédente. D’où une programmation, annonce la directrice artistique, attachée aux formes plutôt qu’aux discours, déployée dans moins d’espaces et attentive à ménager son public. Pour la curatrice belge, ce recadrage est d’abord le reflet d’une sensibilité. De son passage au Wiels entre 2005 et 2008, Anne Pontégnie a gardé le goût des expositions monographiques. Quand Éric Mangion nouait l’an passé autour de la performance une programmation ultra-pointue, elle a préféré mettre en valeur l’univers singulier d’une petite quarantaine de peintres, vidéastes, performeurs et sculpteurs. Une édition 2011 donc plus resserrée que les précédentes et qui n’exclut pas de tisser des liens d’un lieu d’exposition à un autre ou d’un artiste à un autre : « J’ai imaginé chaque partie par rapport au tout, explique Anne Pontégnie. Il y a une relation entre toutes les propositions qui sont faites. »
Le Printemps de septembre trace ainsi les contours d’une scène artistique attachée à questionner les liens unissant l’art à son environnement pour mieux « inventer de nouvelles connexions avec ce qui l’entoure ». Aussi la programmation se distingue-t-elle par son ancrage dans le contexte local : Pauline Curnier Jardin a exploré les grottes (nombreuses) des environs, Maroussia Rebecq, figure de la mode alternative parisienne, s’est associée au Festival Occitania pour la réalisation d’un totem ; Sophie von Hellermann présente à l’Espace écureuil un ensemble de vues réalisées lors d’une résidence dans la Ville Rose…
Pour les artistes de l’édition 2011 toutefois, il ne s’agit pas tant de dialoguer avec l’environnement social et culturel toulousain que d’y chercher les traces « d’un autre monde ». Rites, cérémonies, invocations et dévotions constituent le fil thématique qui court d’une proposition à l’autre : le festival érige des totems (l’un d’entre eux, signé Thomas Houseago, sera exposé dans la cour de la Drac), remotive des mythes (Haegue Yang), convoque quelques sorcières (Annette Messager, Lucile Desamory…) et même un prêtre, Dom Robert, dont les tapisseries sont exposées au Château d’eau.
Le Printemps de septembre « D’un autre monde »
Divers lieux à Toulouse (31), www.printempsdeseptembre.com, du 23 septembre au 16 octobre 2011.
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Le Printemps en pleines formes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°638 du 1 septembre 2011, avec le titre suivant : Le Printemps en pleines formes