Noir, outrenoir comme la pierre dure noire dans laquelle a été sculpté le prince Gudea, qui régna il y a plus de 4 000 ans sur le royaume sumérien de Lagash, en Mésopotamie, après la chute de l’empire d’Akkad.
Jusqu’au 31 août, le Musée Soulages propose un parcours qui met en dialogue les peintures de Pierre Soulages avec des œuvres de l’histoire de l’art – des pièces de l’Antiquité, mais aussi des tableaux, comme La Mer à Palavas de Gustave Courbet du Musée Fabre de Montpellier, ou des œuvres sur papier, comme les aquatintes de Goya du Musée Goya de Castres. Prêtée par le département des antiquités orientales du Louvre, la statue acéphale du prince Gudea, sculptée dans cette diorite noire qui absorbe et renvoie la lumière, en est la pièce maîtresse. Provenant du site de Tello, dans l’Irak actuel, elle est l’une des nombreuses statues représentant le souverain, debout ou assis, devant les divinités de Lagash, dont il construisit ou restaura les temples deux millénaires avant Jésus-Christ. Celle-ci est dédiée à Ningirsu, dieu tutélaire du royaume, dont il est considéré comme le véritable roi, alors que le souverain terrestre n’en est que le vicaire. Le matériau de la sculpture, la pierre dure noire, importée du Golfe ou d’Iran, sculptée avec finesse, situe cette dernière dans la tradition des images royales akkadiennes, produites en série et diffusées dans le territoire mésopotamien unifié sous l’autorité de l’empire. Elle s’en distingue pourtant par l’humilité dans laquelle est représenté le prince Gudea : pieds nus, sans barbe ni bijoux, c’est-à-dire sans les attributs de virilité et de pouvoir caractéristiques des anciens rois d’Akkad. Elle matérialise la piété de Gudea vis-à-vis de ces dieux pour lesquels il édifia et embellit de nombreux temples. Cette statue figure sa prière éternelle.
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"Le Prince Gudea", du Louvre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : "Le Prince Gudea", du Louvre