Lorsque, aux États-Unis, Andy Warhol réalise à la fin des années 1950 sa première œuvre inspirée d’une bande dessinée, il ne sait pas qu’en Angleterre le peintre Peter Blake avait créé quelque temps auparavant des œuvres similaires. Ni même qu’Eduardo Paolozzi, un artiste écossais, cité comme un précurseur du Pop Art, avait réalisé en 1948 ses premiers collages. Extraordinaire coïncidence des gestes des deux côtés de l’Atlantique, de la part d’artistes qui ne dialoguent pas encore entre eux.
En dépit de conditions économiques, sociales et culturelles différentes – l’Europe vit encore le traumatisme de la guerre alors que les États-Unis sont dans une position identitaire forte –, le développement de la société de consommation va s’imposer dans le monde entier et bouleverser les modes de vies. Ainsi naît dans les années 1960 le Pop Art auquel vont se rallier de nombreux artistes. Ce courant ne se bornera pas aux États-Unis puisqu’en Europe et donc en Grande-Bretagne des courants artistiques équivalents se développent pour devenir un phénomène artistique mondial. Le Pop Art emprunte au quotidien ses images et ses objets. Il abat la barrière entre l’art et la rue – le terme pop est issu de la culture populaire –, réinvente la peinture figurative en s’emparant des images diffusées par les médias, la publicité ou encore des objets courants pour les transformer en icônes, reproductibles et multipliées à des milliers d’exemplaires.
L’exposition de Londres souligne les parallèles politiques, sociaux et artistiques, et aussi le dialogue entre les artistes américains et anglais. Le parti pris du portrait, qu’il soit multiplié, métaphorique ou caché, donne au spectateur une lecture édifiante de l’effet miroir, miroir de l’inconscient, de l’artiste face au monde ou face à lui-même.
« Pop Art Portrait » balaye les années 1960 comme un vent de liberté et de gaîté propre à la culture Pop, juste avant que le rêve ne s’estompe. Nostalgie, nostalgie...
« Pop Art Portrait », National Portrait Gallery, St Martin’s Place, Londres (Grande-Bretagne), tél. 020 7312 2463, www.npg.org.uk, jusqu’au 20 janvier 2008.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le Pop au top
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : Le Pop au top