Après le Brésil (en 1999) et le Mexique (en 2000), le Petit Palais poursuit son exploration des grandes civilisations en s’intéressant cette fois-ci au Pérou. Souvent réduites aux trésors de l’empire des Incas (coiffes de plumes, orfèvrerie, textiles colorés…), les cultures andines révèlent dans cette exposition toute la diversité de leurs richesses.
Organisé de façon chronologique, le parcours déroule trois mille ans d’histoire, à travers les cultures virú, vicús, paracas, nasca, moche, tiwanaku, wari, recuay, lambayeque-sicán, chimú, chancay, inca. Des cartes géographiques et des textes conséquents, proposés dans chacune des salles, permettent aux néophytes de se repérer dans les méandres de l’histoire du Pérou préhispanique.
Les quelque deux cents œuvres, provenant de musées et de collections privées péruviennes, saisissent tant par leur beauté que par le mystère qu’elles recèlent. Ce qui étonne est le parfait état de conservation des objets présentés.
Il en est ainsi des textiles de la culture paracas (de 600 à 300 av. J.-C. environ jusqu’au premier siècle), tapisseries, brocarts ou ponchos finement brodés qui ont gardé l’éclat de leurs couleurs.
La culture nasca (côte sud du Pérou, début de notre ère jusqu’au viie siècle) brille par la polychromie raffinée de ses céramiques, jouant davantage sur les contrastes colorés que sur les effets de volume, contrairement à la céramique moche, réalisée par moulage, sculpturale et souvent monochrome. Les salles les plus spectaculaires sont d’ailleurs celles consacrées aux mochicas (période intermédiaire ancienne, 400-700).
Les ensembles de céramiques témoignent d’un savoir-faire et d’une originalité exemplaires, notamment les bouteilles céphalomorphes en argile (huaco), représentant des dignitaires masculins à l’expressivité inquiétante.
Des bijoux en or, boucles d’oreilles ou ornements nasaux, montrent également un goût raffiné pour la parure. La culture mochica est probablement l’une des mieux connues de l’ancien Pérou, par l’aspect réaliste des créations et leur proximité avec l’art européen.
Quelle que soit la culture évoquée, l’art péruvien est dominé par la pratique de la céramique. Vicús, paracas ou mochicas, mais aussi wari (650-1 000), avec des vases anthropomorphes aux motifs à dominante géométrique et une iconographie axée sur des personnages stylisés, des animaux et des plantes. Sans oublier les vases tripodes et les jarres globulaires à larges goulots aux décors anthropomorphes ou zoomorphes caractéristiques de la céramique recuay (premiers siècles de notre ère, jusque vers 600).
Autant de pièces exceptionnelles, mises en valeur au gré d’une scénographie discrète, baignée d’une lumière tamisée qui magnifie les objets.
« Pérou, l’art de Chavan aux Incas », Petit Palais, avenue Winston Churchill, Paris VIIIe, tél. 01 53 43 40 00, www.petitpalais.paris.fr jusqu’au 2 juillet 2006.
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Le Pérou, trois mille ans d’histoire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : Le Pérou